« Pseudomonas » du grec « pseudo=simili », et « monas=unité »
« Aeruginosa » du latin « aerùgo=rouille du cuivre ou vert de gris » fait référence à la couleur des pigments que cette espèce produit ; pyocyacine, pyoverdine, pyorubine...
Pseudomonas aeruginosa, connu aussi sous le nom de bacille pyocyanique est une bactérie en forme de fin bâtonnet mobile par un cil polaire. Aérobie strict, il n’utilise le glucose qu’en présence d’oxygène mais pousse dans la profondeur des milieux contenant des nitrates (NO2 --) qu’il peut utiliser comme accepteurs d’hydrogène.
Si son pouvoir glucidolytique est faible, il a un fort pouvoir protéolytique. Très répandu dans l’eau et dans la nature, il joue un rôle important dans la dégradation des matières organiques et le cycle de l’azote. Il réduit les nitrates jusqu’au stade azote moléculaire (N2)
Avant l’apparition des antibiotiques, la présence de pus bleu sur une plaie, n’était pas un facteur de gravité, mais au contraire semblait gêner l’infection par d’autres bactéries. Le pouvoir antibactérien de pseudomonas vis à vis de certaines espèces (comme le bacille du charbon) semble du aux pigments et toxines qu’il produit.
A l’hôpital, il peut se développer dans de l'eau distillée ou salée, voire dans certaines solutions antiseptiques ou antibiotiques mais aussi sur le matériel médical (cathéter, canules, valves…)
C’est un germe opportuniste souvent responsable de maladies nosocomiales chez les personnes fragiles (diabétiques, cancéreux, personnes âgées, opérés, brûlés, porteurs d'escarres, polytraumatisés et immunodéprimés...) et c’est en milieu hospitalier qu’il trouve le plus de sujets affaiblis par ces différentes pathologies. Au niveau pulmonaire, il est également très fréquent chez les patients atteints de mucoviscidose.
L’usage très répandu des antibiotiques sélectionne ce type de germe naturellement résistant, seuls quelques antibiotiques bien spécifiques sont actifs. Le bacille pyocyanique a également la capacité à former des biofilms (sorte de mucus qui constitue une barrière physique aux agents anti-infectieux et aux défenses naturelles).
Traitement par phagothérapie : Alternative ou complément à l’antibiothérapie
Ou en est la recherche ?
En Angleterre, Belgique et Australie, des recherches et essais de traitements par les bactériophages sur des infections à P.aéruginosa ont été effectués. Sans réglementation claire, cette thérapie n'est toujours pas officiellement autorisée en clinique humaine en Europe.. cependant ce traitement est utilisé en Pologne ou des préparations sont proposées par l’institut de Wroclaw...
Les phages lytiques spécifiques des souches à traiter peuvent être utilisés comme moyen alternatif ou en complément de l’antibiothérapie, selon les sites infectés et les cas à traiter. Pour les emplacements particulièrement indiqués et accessibles aux phages, alors que les économies sont de rigueur, la phagothérapie serait pourtant moins coûteuse et probablement aussi efficace que l’antibiothérapie…