Les staphylocoques sont parmi les plus résistantes des bactéries non sporulées. Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) est le plus pathogène. Il est halophile, ce qui veut dire qu’il est capable de se développer sur des milieux très salés (75g de NaCl par litre), ce qui permet de l’isoler dans les prélèvements multi-microbiens en inhibant la culture de la plupart des autres bactéries.
Le nom de genre, staphylocoque ou staphylococcus, est un terme issu du Grec : staphule : grain de raisin, et kokkos : graine
Le nom d’espèce, doré ou aureus, pourrait nous faire penser à une petite grappe de raisins dorés mais ce n’est en réalité qu’une pigmentation des cultures qui apparaît de manière inconstante.
Historique
« Organisme formé de petits points sphériques réunis par couples de deux grains, rarement de quatre mais fréquemment associés en petits amas » c’est ainsi qu’en 1880 Pasteur décrit ce germe isolé d’un furoncle et plus tard d’une ostéomyélite qu’il compare à un furoncle de la moelle de l’os.
La pénicilline a été découverte grâce au staphylocoque
- Avant 1900, Gabriel Roux (un auvergnat) et son élève Ernest Duchesne avaient démontré l’activité d‘un champignon (pénicillium glaucum) sur une culture de staphylocoque.
- En 1928, Flemming prouvait également l’action d’un autre pénicillium (penicillium notatum) sur une souche de staphylocoque et la découverte de la pénicilline lui est officiellement attribuée.
Une multi-résistance aux antibiotiques
En 1940, avec la commercialisation de la pénicilline on a pu croire le staphylocoque définitivement vaincu mais c’était sans compter sur son grand pouvoir d’adaptation.
Dés 1947, il présence les premières résistances aux pénicillines et la méthicilline devient alors l’antibiotique utilisé. Le MRSA (staph.résistant à la méthicilline) apparaît en 1961. La vancomycine est alors préconisée mais en 1997 le VRSA (staph résistant à la vancomycine) fait son apparition et on le trouve depuis dans certains hôpitaux européens et aux Etats-Unis.
La Leucocidine de Panton-Valentine
Certaines souches, productrices d'une toxine capable de détruire les leucocytes, sont responsables de pathologies trés graves chez les enfants et jeunes adultes.
http://www.em-consulte.com/article/66613
Merci Dr "Bacter"
Intérêt de la phagothérapie
Les bactériophages lytiques pourraient constituer une réelle alternative tant dans le domaine de la prévention que du traitement des affections à staphylocoque doré.
Une prophylaxie en milieu hospitalier contribuerait à diminuer le nombre de maladies nosocomiales sans induire de nouvelles résistances aux antibiotiques. Un bactériophage ajouté à une solution de nettoyage des mains diminuerait le manuportage et quelques gouttes d’une suspension permettrait de diminuer ou supprimer le portage nasal. (il faut savoir que 50% de la population est porteuse de Staphylocoque doré au niveau nasal !…)
En pratique, la meilleure application est celle qui consiste à déposer les bactériophages actifs directement au niveau du foyer infectieux, c’est à dire au contact des bactéries.
La phagothérapie semble particulièrement indiquée sur les blessures, brûlures, plaies diverses et les infections ostéoarticulaires.
Le traitement historique des infections cutanées est un bon exemple ainsi que l’ostéite chronique. Ces traitements ont été réévalués et/ou sont en cours d’évaluation et les résultats semblent concluants.
A quoi ressemble un bactériophage ? visitez le site de l’université de Laval au Québec et la belle collection historique du Centre de Référence Félix d'Hérelle :
Avec le fameux phage TWORT…
http://www.phage.ulaval.ca/index.php?pageDemandee=phage&noPhage=48
Pour toute information plus précise :